Dans la recherche de la vérité, nous distinguerons deux méthodes : la méthode analytique et la méthode synthétique. L'une -la méthode analytique- consistera à connaitre la cause par la connaissance des effets ; l'autre -le méthode synthétique- consistera à connaitre la cause afin de connaitre les effets. Des deux méthodes, la méthode analytique semble la plus parfaite dans la recherche de la vérité.
Philosophie
L’ennui chez Pascal et Heidegger, de l’impossibilité du bonheur à la possibilité du monde.
Il est des jours où n’ayant rien à faire nous nous ennuyons ; réduit à notre impuissance par des causes extérieures et factuelles, nous nous ennuyons. Ces mauvaises conditions météorologiques qui interdisent cette balade projetée de longue date, ce train qui ne vient pas et qui m’assigne à mon impuissance sur ce quai de gare, sont pour moi autant de causes d’ennui. Mais à la balade, il est toujours possible de substituer une autre activité ; dans l’interminable attente, nous comblons la vacuité par quelques pensées, lectures ou discutions. De même que la vacuité et l’empêchement sont ennuis et causes d’ennui, il arrive aussi que l’on s’ennuie d’activités dont les nécessités s’accordent mal à nos désirs. L’impératif du repas familial ou la soirée mondaine à laquelle nous sommes invités en sont des exemples. Aussi par défaut (l’événement impromptu qui nous tombe dessus empêchant la réalisation de nos désirs) ou par excès (l’impératif qui ne s’accorde pas à nos désirs mais auquel on choisit délibérément de se soumettre), il arrive que l’on s’ennui.
Dans les chapitres II et III de la première partie des Concepts fondamentaux de la métaphysique, ces deux formes d’ennuis, Heidegger les détermine respectivement comme « être ennuyé par » et « s’ennuyer à ». Nous essayerons alors dans un dernier temps d’en dégager les caractéristiques essentielles afin d’aménager une ouverture possible à l’ennui profond que nous allons aborder ici chez Pascal et que Heidegger détermine sous la forme d’un « cela vous ennui ».
Le faux comme principe de l'évolution des espèces.
La nouveauté, c’est-à-dire la différence, ce qui ne porte pas le signe des valeurs partagées, l’excentrique ou le singulier est au principe de l’évolution des espèces. Et si la norme dit le vrai, ce qui en diffère, c’est à dire le faux, constituera la base de la théorie cohérente de l’évolution des espèces chez Darwin.
Texte paru dans le #2 des Cahiers d'Adèle (Le Faux)
Le bonheur, un idéal de l'imagination
Qu'est ce que le bonheur ? La question n'a cessé de traverser toute l'histoire de la philosophie depuis son origine grecque jusqu'à Kant qui considérera à juste titre le bonheur comme un idéal de l'imagination. Que le bonheur en tant qu'état de satisfaction, de perfection et d'achèvement ne soit qu'un idéal accessible en droit mais inaccessible en fait, nous le comprenons grâce à la théorie de la structure du psychisme chez Freud. L'idée de bonheur naît du conflit entre pulsion de plaisir et interdiction morale, entre le "ça" et le "surmoi".
Le temps, la conscience et ses états
L’attitude naturelle nous pousse à considérer le temps à partir des événements qui s’y déroulent, comme un cadre objectif, immuable et absolu, découpé en heures, minutes, secondes… Nous considérons faussement le temps comme quelque chose qui nous précède, quelque chose dans lequel nous naissons et nous mourrons, sans voir ni comprendre que nous sommes le temps ; que nous sommes ce sans quoi le temps n’existerait pas.
Y a-t-il une vérité du sensible ?
En métaphysique comme en toute science est tenu pour vrai ce qui peut être démontré. Démontrer consiste à fonder l'apparence pour la connaitre avec certitude, ramener ce qui se montre à son fondement pour le connaitre certainement. Le fondement est ce qui rend raison d'une chose mais qui diffère en nature de ce dont il rend raison. Il est l'unité d'une multiplicité, la nécessité du contingent, l'être du devenir. Il est sans doute insuffisant de définir la vérité comme adaequatio rei et intellectus car cela suppose que nous possédions une précompréhension de l'objet qui puisse supporter l'épreuve de la conformité. C'est donc dans la pensée que se trouve le fondement de la vérité. Or le sensible nous met en rapport avec une extériorité toujours multiple, contingente et en devenir. De fait la vérité et le sensible s'excluent mutuellement. Certes il est possible d'affirmer que la sensation ne se trompe jamais dans la mesure où il est vrai que "je sens ce que je sens." Est-il alors possible de passer de la valeur existentielle de la sensation à une valeur épistémologique ; de la question du fait : "cela est" à la question de droit : "comment cela est" ? Autrement dit, de passer de la connaissance de l'effet senti à la connaissance adéquate de la cause ?
Volonté de puissance et éternel retour.
Comprendre le sens du syntagme "volonté de puissance" chez Nietzsche suppose de l'interpréter dans la perspective de la morale ou plus précisément de l'éthique. La morale en effet limite la volonté par le devoir lorsque l'éthique limite la volonté par la puissance ou le pouvoir.
Les mots invisibles et la schizophrénie du visible
Texte publié dans le premier numéro des Cahiers d'Adèle, L'invisible.
Création ex nihilo et origine de la différence.
Comment penser la nouveauté c'est à dire la différence dans l'ordre d'un monde créé par Dieu, un monde ou l'effectif rejoint le rationnel ? Loin de se contredirent, Leibniz nous montre qu'il y a dans l'idée de création ex nihilo le germe de la différence.
Fermeture définitive (suite et fin).
Les quelques rares personnes qui errent parfois encore ici s'en seront peut-être aperçus : nous ne sommes pas sous le signe de la pleine activité. A cela deux raisons. La première m'est propre. De contrat précaire en contrat précaire, ma seule identité sociale réside dans mon statut de rmiste. Je n'ai socialement rien à voir avec la philosophie. Je n'ai rien à gagner à m'adonner à de telles activités pour un retour d'intérêt si faible. La seconde raison est plus complexe mais s'énonce facilement. A la vitesse et dans la direction où va le monde, de la philosophie il n'ait plus besoin. Sans doute sommes-nous au seuil d'une nouvelle erre. Civilisation de la babarie, de l'oubli redoublé. Sans doute pourrait-on objecter avec Heidegger et Hölderlin que "du plus grand péril croît aussi ce qui sauve". Mais j'y crois plus trop. Non seulement il nous manque les forces d'un peuple (P. Klee) mais "l'art" vient aussi à manquer (voir Deleuze, Mille plateaux) Salut.
La technique et la domination de la nature.
L'idée de domination de la nature n'est pas neuve, c'est à dire moderne. Elle existait avant Bacon et Descartes mais selon une toute autre acception que celle que l'on entend par l'arraisonnement technique de la nature.
L'oubli de la singularité.
Sur la mésinterprétation heideggérienne de Nietzsche en deux mots.
Sur l'indifférence ontique.
Petite précision sur le thème de l'indifférence ontique que j'utilise dans le billet précédent, "l'homme en péril". Le syntagme d'indifférence ontique est utilisé pour signifier une "coupure ontique", entre l'homme et l'animal, par divers scientifiques à l'occasion de l'exposition et des diverses publications qui en découlent, "Bêtes et hommes". Mais en y réfléchissant ce syntagme est sujet à questionnement dans la mesure où il masque une problématique de fond, celle de la différence ontologique qui signifie la différence entre l'être et l'étant.
L'homme en péril.
La posture de l'indifférence ontique entre l'homme et l'animal par l'effacement de toute différence spécifique dans la classification phylogénétique range l'homme concret et total dans la nature objective. L'homme est donc tout entier construit comme un objet de science. Il court alors le risque d'une aliénation absolue par le traitement utilitariste de l'idéologie scientifique.
La science ne pense pas.
C'est la nouvelle mode, et personne ne s'en inquiète. La philosophie est abandonnée, oubliée dans les archives de l'histoire, dont on a -lors d'un second oubli- oublié la côte, le chiffre d'accès. Et c'est la science qui fanfaronne, parlant parfois dans des excès d'assurance d'une philosophie ramenée au folklore, dont on doit à tout pris taire la filiation, comme on renierait de lointaines racines juives sous l'empire nazi. La science ne pense pas, ce c'est ni nouveau ni étonnant, Heidegger, Merleau-Ponty, Withehead sur différents registres l'ont assez répété. L'étonnant ici c'est que sous l'empire de l'idéologie de la "bêtise", de l'oubli de l'oubli, ça n'étonne même plus que ça n'étonne plus.
Le triomphe de la méthode.
"Ce n'est pas le triomphe de la science qui caractérise notre XIX siècle, mais le triomphe de la méthode scientifique sur la science." Nietzsche, Fragements posthumes. Nietzsche caractérise ainsi le passage de l'attitude orphique à l'attitude prométhéenne dans le rapport de l'homme à la nature. Sans doute ce triomphe de la méthode scientifique sur la science est-il institué par Descartes. Mais ce qu'institue véritablement Descartes, c'est un dépassement de ces deux attitudes traditionnelles face aux secrets de la nature.
Matière et réel à travers la perception chez Berkeley.
Si nous voulons définir ce qu'est la réalité, nous finirons sans doute par nous accorder à dire que le réel c'est la matière. Mais la notion de matière n'est pas une notion simple. Qu'est ce que le réel ? C'est la matière. Mais qu'est ce que la matière ? Nous allons voir qu'elle sera nécessairement ramenée à la notion de substance, notion qui traversera toute l'histoire de la philosophie à partir d'Aristote, et que Bachelard dénoncera comme un parti pris philosophique qui aura été remise en cause par Berkeley au profit d'une pensée originale du réel.
Le visible et l'invisible, Merleau-Ponty. 3/3
Sans transition, la suite et la fin de cette petite traversée dans l'invisible.
Le visible et l'invisible, Merleau-Ponty. 2/3
Aujourd'hui la suite. La positivité ontologique du négatif, l'invisible comme marbrure du visible.
Le visible et l'invisible, Merleau-Ponty. 1/3
Aller un petit billet afin de combler honorablement ce mois de Février finissant à quelques jours de la première année écoulée de cette uSine à gaZ. Il n'y a pas que Los Angels dans la vie, et puis Jean Luc Nancy en a déjà fait un livre parait-il. Y a aussi la réversibilité du visible, l'ontologie de Merleau-Ponty. Le point commun ? La péotique de la phusis, l'exprimé de l'événement, la positivité ontologique du négatif. ça se déroule en trois point. Aujourd'hui le premier.