Un poème doit s’effondrer sur lui-même.
S’effondrer même sur lui-même.
Sans quoi il n’est pas poème.
Mais qu’est-ce que s’effondrer ? Une respiration qui ne revient pas comme un aller sans retour, dirait un peu sans dire assez ce qu’est s’effondrer. Mais il y a plus qu’une mort dans l’effondrement. D’abord l’effondrement du poème n’en finit pas de s’effondrer. La mort, elle, finie toujours par s’enterrer. Cesse alors -avec lui- l’effondrement.
Alors sans doute avant toute chose, le poème possède un centre de gravité qui n’est pas quelque chose de physique : ni de science ni de phusis. Un centre de gravitude, alors. Alors... Alors l’écriture doit être patiente. Patiente, elle est poème. Patiente même et attentive à elle-même -même qui n’est pas forme de ce qu’elle n’est pas elle-même, toujours déjà autre, toujours vivace dans son effondrement même.
Patiente attentive. Néant qui agence l’espace de la graphie. Amour de l’écriture qui jamais n’en finit de mourir avec moi. Lorsque mourir est vivre. Alors... alors le vivre est poème.