Perspective n’est pas encore réalisation, idée n’est pas réalité. Celà étant quelque chose d’intéressant autour de l’idée de monde est à faire à la croisée des pensées de saint Augustin, Pascal et Heidegger. Il y a, il me semble, quelque chose qui les rassemble sur la pensée du monde. Par suite il sera intéressant de voir comme ce commun se confronte aux pensées, elles-mêmes croisées, de Spinoza et de Deleuze. De saint Augustin, Pascal, Heidegger on passe de la sédentarité au nomadisme, des grecs à une forme de modernité non-grecque.
21 commentaires
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Le monde est un tout que l'on ne saurait embrasser. Il y avait dans un de tes poèmes de "Temps morts dans la correspondance des yeux", un vers sur le petit monde de ceux qui mangent entre eux leurs cervelles... Tu l'as?
oui je me souviens, merci de me le rappeler. Est-ce à dire que tout ces gens là, dans un cercle fermé, mangent entre eux leur cervelle ? De Pascal et d'Augustin on apprendra comment se rapporter à un monde. Et s'il est un tout, c'est que d'une certaine manière nous pouvons l'embrasser. Sans quoi il serait un infini ouvert. Or il est un tout, nous l'apprendrons de Heidegger, qui nous dit ce qu'est un monde. Le monde n'est pas quelque chose de spatial, il est dans la manière dont on se rapporte aux choses.
"Pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes, l'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes. Aux yeux du souvenir, que le monde est petit." Baudelaire.
Dans un même espace peuvent se découper plusieurs mondes. Dans le vaste océan, il y a le monde du marin qui sait les signes, qui sait s'y prendre dans la mer, il y a le monde du nauvragé pour qui, l'océan est un infini ouvert, le monde de la crevette qui n'est pas celui de la baleine, etc.
Je pense à cette notion de perspective, intéressante à étudier dans le sens de la représentation de la raison.
Je pense aussi à la Russie communiste où les grandes avenues s'appellaient perspectives un tel, ou un autre. L'idée de perspective était concrétisée par la longueur et l'alignement au cordeau des bâtiments. On est frappé par cette vue. Voilà comment ce concept est servile du pouvoir.
J'ai trouvé un livre très intéressant qui va bien au delà de cette perspective cavalière. C'est "Savoirs secrets perdus" de David Hockney, une démonstration par l'image de l'utilisation de la chambre noire de depuis la fin du Moyen_Age. Les artistes n'ont alors plus le problème de cette centralité de la perspective. Ils gagnent en réalisme et en clients de fait. Ce qui intéressant dans ce type d'image, c'est qu'il nous laisse regarder leur monde tel qu'ils le voyaient.
une idée n'est jamais que le point de convergence de toutes les lignes de fuite, une manière de mettre en ordre, de mettre de l'ordre dans ce qui n'en a pas, c'est donc aussi faire un monde à partir d'un chaosmos premier, un chaos cosmique de séries divergentes.
C'est la même chose dans la perception -dans laquelle s'articule les notions d'écoute et d'entendre, de voir et de regarder. Je perçois du bleu, un bruit, une odeur, une courbe, une ligne, de la mollesse ou de la dureté, bref autant d'éclats sensibles, qui vont venir converger vers la forme d'un objet X, qui lui-même n'est pas donné dans la perception : un morceau de cire, une goutte d'eau, une rue, etc.
De la distance entre la matérialité et la perception, la perspective phénoménologique ou artistique.
oui de la distance entre la matérialité de la sensatione et la perception de l'objet, ou perception objective. mais pour combler cette distance dans le perspective d'une phénoménologie, le prima doit être donné à la matérialité, c'est d'elle que doit surgir ou se donner la chose même contre ou au-delà de toute objectivité.
Connais-tu l'expérience de la cire de Descartes?
oui
oui
Et le percept selon Deleuze, ne constitue-t'il pas ce primat dont tu parles dans la perspective de la perception? Je rêves d'un art perceptuel... Mais peut-il être, ou n'est-ce qu'une partie d'un tout?
Descartes est-il grec? Un grec catholique?
Pour ne pas perdre le fil de cette discussion, j'écris. Je suis la piste, tel un nomade. Soy el camino.
Je repense à Descartes et à sa révélation de la nature de la cire d'abeille dans la durée. Comme si sa nature est nomade et qu'un bout de chemin sera la seule manière de voir son essence. Elle m'intéresse cette cire en celà qu'elle approche la consistance même de notre espace-temps. Nous ne sommes que parceque cet espace est soumis continuellement au mouvement. Voilà pourquoi les matières molles, sans vouloir parler d'un point de vue entropique, sont philosophiquement intéressantes. Elles font image de notre condition, beaucoup plus que la rigidité géométrique. La courbe est le chemin le plus court, au meilleur degré du terme, physiquement parlant. De ma petitesse je vous écris, soumis aux forces gravitationnelles. Je ne peux que suivre les courbures du monde, piètre philosophe que je suis. Je ne comprends pas, j'écris.
Je ne sais pas trop ce que Deleuze entend par percept. Peut être qu'un autre nomade pourrait nous éclairer. mais j'iamgine qu'il y a le même jeu entre percept et perception qu'entre affect et affection. Il s'agit pour l'affect d'une durée, d'un changement d'état entre deux affections, d'un accroissement ou d'une diminution. ça me semble coller avec un percept.
Pour descartes, ne lui dit pas qu'il est grec, je pense qu'il le prendrait mal. mais tout en voulant nier l'héritage scolastique de l'aristotélisme passé au crible du monothéisme, il garde l'essentiel des concepts. il reste quand même un beau renversement qui s'opère avec Descartes. Pour la cire c'est un peu plus compliqué, dans la mesure où tout ce qui apparait de la cire comme qualités seconde, n'appartient pas à l'essence de la cire. L'unité de la cire dans la seconde méditation ne vient comme on le dit souvent de la substance étendue, mais de la continuité de l'esprit qui inspecte cette cire. Ailleurs dans les principes de la philososphie, Descartes détermine le réel par la substance étendue, comme un certain morceau d'espace géométrisable. Dans tous les cas, les qualités sensibles sont inessentielles à la chose, "ce qui se sent se voit se touche n'est pas ; ce qui est, ni ne se sent ni ne se voit ni ne se touche." (J.L. Marion)
En guise d'illustration, au profit de la critique...
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pour faire référence à quelque chose de mouvant ?
Le philosophe et l'artiste ne conçoivent pas le monde de la même manière. Chacun travaille à sa partie.
je pense modestement que le monde n'est plus ou n'est pas affaire de conception. Le monde est ce qui est à faire, ce qui se fait. Il n'y a plus ni philosophe ni artiste, il y a du monde, et peut être, des mondes inoïes à concevoir encore.
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C'est pas du faux, c'est du vrai... Chiqué
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La folie...
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sachez que ca ne peut pas erte toujour vrai
Visiter la perspective tel un regardeur omniscient.
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