Intentions :

En tant qu’acteur, professeur et metteur en scène, il s’agira de montrer l’importance du travail de Daniel Mesguich pour le théâtre. En partant du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris, là où il fut élève avant d’être professeur, là où depuis le 30 octobre 2007, il occupe le poste de directeur, nous partirons du présent. Et si les enjeux de ce présent sont d’importances, il s’agira de déterminer en même temps les conditions qui l’ont rendu possible et les perspectives que ce présent ouvre pour le futur.
Par suite nous voudrions mettre en lumière la portée culturelle et politique –au sens prosaïque du vivre ensemble- du travail de Daniel Mesguich et de son approche conceptuelle du théâtre. Pour y atteindre nous nous proposons de conjuguer les éléments de sa vie au monde –pris sous l’angle de l’histoire et de la culture ; bref conjuguer le proche au lointain, l’intériorité à l’extériorité, l’intimité à la chose publique. Et c’est autour de l’idée théâtrale du « simulacre » que cela sera rendu possible.

Et c’est bien l’idée de simulacre qui dira le mieux la première difficulté à laquelle nous nous trouverons confrontés : comment dresser le portrait de l’acteur qui lui-même se dissimule derrière ses personnages et son savoir paraître en toutes circonstances ?
Sous les masques, reste-t-il encore quelqu’un ou quelque chose ?
Au fond, ce qui est à saisir, c’est l’autre, le moi comme un autre. Le théâtre nous apprend que nous ne sommes celui que nous sommes qu’en étant déjà et d’abord un autre. A tel point que la question « qui es-tu ? » ne puisse recevoir de réponses claires et sincères : « Les metteurs en scène, les acteurs, ne sont rien sans les autres ; leur œuvre, c’est à travers les autres qu’elle se fait ; leur solitude, si grande soit-elle, est toujours au moins partagée. Mes autres à moi ont été/sont de bons autres, de grands autres. »