N’est-ce pas dans la pratique même du sport, telle qu’elle fut depuis fort longtemps promulguée, qu’est inscrite la loi des non limites. Qu’admire-t-on dans le sport si ce n’est les performances et les héros qui les effectuent ? Toute performance n’est jamais que le fruit d’une certaine ruse plus rusée que les ruses antérieures, fruit d’une technique nouvelle prompte à la réaliser.
La ruse et la technique sont-elles aussi sans doute sujettes à l’admiration. Ruse et technique sont la même chose, la technique est une ruse de l’homme visant à déjouer les secrets de la nature, les ensorceller afin de les mettre à son profits ; ruser la nature pour lui faire faire ce qu’elle était incapable de faire par elle-même, d’elle-même. Telle est aussi la définition du sport, déjouer les limites naturelles par la ruse et l’invention technique : technique d’entrainement, technique de matériaux et d’aérodynamisme...
En quoi dès lors la chimie n’est-elle pas une ruse de l’homme visant à déjouer les limites naturelles ? Au nom de quoi la performance devient-elle impropre, impure dès lors qu’elle est chimiquement assistée ? Puisqu’il y va dans ces pratiques sportives de l’essence même de la sportivité. Le dopage n’est au fond qu’un attribut du sport, attribut essentiel il s’entend. Dénoncer le dopage, c’est dans une certaine mesure dénoncer le sport lui-même, et au-delà, dénoncer notre époque moderne commencée avec les grecs, fondée sur la technique et la performance.
Dira-t-on qu’elles mettent l’homme qui s’y adonne en danger. Peut-être, mais là encore il y va de l’essence même du sport inscrite dans le risque et le danger.
Pourquoi encore veut-on faire du cyclisme le lieu-tenant de l’angélisme sportif ? alors même que partout où la performance est recquise, tous ferment les yeux sur les ruses mises en pratiques pour les réaliser ?
8 commentaires
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Tout à fait d'accord avec vous sur ce sujet là (même si le mélange avec la philosophie est pour moi "difficile" à comprendre,je n'ai jamais su être bonne en philosophie malgrè le fait que j'ai eu un bac L...).
Je trouve que le dopage est vraiment n'importe quoi,le sport n'est vraiment plus du sport,ça reste une compétition qui doit être gagnée à tout prix et peu importe les manières que l'on emploie pour cela et je trouve cela vraiment dommage.Je peux comprendre que pour un cycliste remporter le tour de France soit quelque chose de très important,mais pour moi si l'on gagne quelque chose c'est qu'on le mérite donc se doper pour être vainqueur n'a rien de très glorieux !
Bel article en tout cas.
Merci Mélanie, vous êtes apparemment ma deuxième lectrice assidue malgré tout le blabla philosophique.
Oui j'aime la façon dont vous écrivez,puis j'aime quand même la philosophie même si j'suis nule dans ce domaine !Je ne comprends pas tout mais bon ça n'en reste pas moins intéressant !
Par contre,je ne serais pas assidue tout au long du mois d'août pour cause de vacances loin du monde virtuel,donc à bientôt !
Bonnes vacances, à bientôt
Merci beaucoup. J'attends vos nouveaux articles à mon retour :)
Je ne suis pas convaincu par ton article. En fait, j'ai du mal à saisir où tu veux en venir. Que condamnes-tu ? La mauvaise foi des commentateurs sportifs, des gourous médiatiques ? Si c'est bien ça, effectivement l'hypocrisie est aussi un sport national. Pour anecdote, sache que notre Zidane lorsqu'il jouait chez les latins s'en est allé dans une clinique privée se faire vider de son sang, pour renouveler ses globules (je ne sais plus si ce sont les blancs ou les rouges ...), histoire de profiter encore plus de ses séances de musculation.
Néanmoins, condamner de telles pratiques, digne de Frankeinstein, ne me semble pas inoportun. Le problème avec ces gens-là, c'est qu'ils ont un sponsor collé au cul. Les équipes cyclistes s'appellent par des noms d'entreprise. Du coup, on est bel et bien dans l'industrialisation la performance libérale du tout pour le tout l'outrance. Mais on ne peut pas laisser passer un coup de seringue qui bousillera la vie d'un sportif. La notion de risque est dans l'acte sportif, pas dans la seringue.
J'en viens là où le sport média nous mène, nulle part. Ici comme ailleurs ça blablate sur un problème qui n'est pas du tout posé. De la sorte il y a autant d'absurdité à légiférer abstraitement sur le dopage que de vouloir mettre des radars sur les circuits de formule 1. Et comme on recompense autant une écurie de course que le pilote, venons-en à récompenser autant les coureurs cyclistes que les laboratoires pharmaceutiques qui les assistent. C'est au fond une juste récompense au progrés et à la modernité.
Tu fais ton réac, mec.
Mais non, j'ai saisi le double sens de ton propos, je plaisante, ne prends pas la mouche.