Un petit billet rapide avant minuit pour finir ce mois de mai et attendre la chaleur de juin. Le terme d’individu oscille entre une détermination logique et formelle, comme élément ultime d’une classification, et une détermination matérielle comme soi-même ou ipséité. A proprement parlé il n’y a pas d’idée antique de la subjectivité au sens moderne du terme institué par Descartes, et il n’y a pas non plus de problématique de l’individu dans la mesure où l’individu osille entre une détermination formelle par l’espèce et une indétermination par la matière, chez Aristote. C’est l’espèce humaine qui détermine l’humanité ou l’essence de l’individuel indéterminé "Socrate". Mais c’est à travers l’individualité que transparaît le plus surement l’épiphanie du genre. Ce cheval-ci en dit plus sur la chevalité que l’essence même du cheval prise abstraitement. S’il n’y a pas de problématique prorpe à l’être individuel concret chez Aristote, c’est parce que la classification de l’être en genre, espèce et individu n’admet pas de divisiblité, donc ne permet pas de rendre compte de l’autonomie ultime de l’être individuel concret. En organisant l’être par les Idées séparées du sensible et séparées entre elles, Platon s’autorisait à penser sous les grands genres du Même et de l’Autre, de l’Etre et du non-Etre, ce que la logique d’Aristote interdisait : le forme ultime et séparée qu’est l’être individuel concret ou ipséité. Se sera alors dans la problématique de la cité que sera ramenée la problématique de l’individualité ; c’est dans la cité comme dans son lieu, que prendra forme l’être individuel concret.
Archives de mai 2006 (7)
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