Pas la peine de lire la suite. Il n’y en aura pas. Ciao
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Depuis que j'ai saisi que tous mes actes trouvent leur volonté dans une ruine macabre, ma propre mort, je ne m'en porte pas mieux. Dommage. Pourtant je vis encore. Au diable les manifestations d'intérêt ! Conjugue petit Jean, conjugue.
Mais oui ! Et la postérité ? Combien ont chanté dans le vent, ignorés ? Ce serait un peu court pour un poète maudit. c'est un autre chantier de rechercher la célébrité. laissez juste briller votre petite lumière. au creux de vos mains, protégez la du vent, c'est précieux, elle doit vivre, elle doit continuer à éclairer les voyageurs. et qui sait s'ils passeront dans un jour, un mois, un an ? elle pourra s'affaiblir, lueur, se raviver à la première voile.
"Face à l'énergie atomique, la lampe d'argile du poète suffira-t-elle à éclairer son propos ? Oui si d'argile se souvient l'homme." Saint John Perse.
Jolie sincérité. Je n'ai pas encore lu le reste et suis allé directement à "This is the end"... Pour la langue ou par intérêt envers ce qui touche à l'idée de fin? Les deux, may be.
Je vais tenter de réfléchir à ta citation de St John Perse ( d'où est-ce?). Sinon: "Puisque rien ne se manifeste, " cf: le rien ne cesse de se manifester! / "aucun désir à conjuguer, " à part le désir qu'y a-t-il d'autre à conjuguer?/ "trop peu d'intérêt manifesté" une opportunité que Kafka n'a pas laissé passer. Le propre de l'intelligence c'est l'entêtement, alors c'est bien d'avoir continué.
attention ! Trop de raccourcis !! On peut prendre du plaisir dans l'art de la formule, mais il faut faire attention. Le propre de l'intelligence, l'entêtement ? Mmh ... Permettez-moi, cher Jérôme, d'en douter. On le trouve trop souvent chez les machines.
Lors de ma première visite en ce blog, je constatais, plutôt vite, qu’après environ six mois de développements écrits, son initiateur (découragé, semble-t-il, par le trop peu de commentaires que son travail pouvait susciter auprès d’hypothétiques interlocuteurs) avait annoncé, assez récemment, la mise d’un point final à cette activité. A « la table des matières », j’avais été attiré en premier lieu par un intitulé en anglais (qui sonne comme la première phrase d’une célèbre chanson de la culture west coast), car, comme je le mentionnais tout de suite dans ce premier commentaire, l’idiome choisi m’intéresse, ainsi que l’objet même de cet intitulé, la fin.
Or, les développements écrits postérieurs à la dite annonce prouvent que l’auteur en question(s) a, pour l’instant, changé d’avis, ce qui me ravi encore et dont j’avais voulu, d’emblée, le féliciter plutôt que directement l’encourager a posteriori (avec en plus toujours ce «d’où tu parles» qui m’incite à une certaine prudence). Je soulignais alors au passage, en bref, dans la formulation de cette annonce, quelques jeux polysémiques pour les mouvements de la pensée, jeux que j’attribue (à tort?) à une charge déceptive chez le poète et qui, du coup, (et peut-être par une soudaine résurgence circonstancielle de poétique donc) nourrissent néanmoins d’équivoques la sentence du philosophe, l’amputant trop des attributs de la Raison à l’exercice, en particulier l’Ironie.
Façon aussi de dire encore à celui qui, un instant (qu’est ce que c’est un instant dans la mise en mouvement d’une pensée en mouvements ? il n’y a pas d’image possible à travers cet instant car ici ce n’est pas une physique de la lumière qui est convoquée, plutôt l’opposé en fait, une œuvre au noir véritablement), un instant seulement, a écrit tout haut à côté de qu’il était en train de penser encore tout bas, façon donc de lui répéter l’importance des jeux comme dynamique féconde des écarts dans l’interminable exploration des épistèmes, façon de dire tout l’intérêt de persister à creuser, à revenir pour «devenir ce que l’on est», c’est-à-dire pour être ce que l’on devient (à noter la mise en ligne par l’auteur du texte sur la formule de Nietzsche dix jours plus tard à peine). « Find your place in the world and dig it » écrit Gary Snyder. Poétique ou pas, c’est là aussi une véritable formule, aussi véritable que celle du philosophe allemand. Mais probablement plus tributaire d’un certain utilitarisme, même sans le vouloir. Et sans nul doute bien au-delà de mes minuscules annotations envers lesquelles Cyrille, dès le lendemain, met en garde, injonction à se méfier des injonctions, et à propos de ce qui n’en est pas.
Puis, face au « puisque tout le monde ou presque s’en moque, j’arrête », je renvoyais, comme par réflexe, à l’exemplarité du « puisque tout le monde ou presque s’en moque, je persévère » de l’auteur de L’AMERIQUE, justement. Point à propos duquel, le commentaire de Cyrille (sur sa propre personne également) est d’un morbide effrayant en comparaison (mais nous aurons peut-être l’opportunité de revenir sur la ruine en question, que je choisis de continuer à nommer vestigium, puisque, avec ou sans Dieu, c’est toujours d’imago dont il s’agit encore, et même de plus en plus).
Enfin, puisqu’il a bien fallu (et qu’il faut sans doute toujours) que le singe nu, primate élégant mais fragile, s’obstine à améliorer les conditions de sa survivance, je rappelais au singe nu poétosophe ou philopoïete, l’intérêt qu’il y a à cultiver les aspects les plus têtus de son caractère, cela sous forme d’un simple repérage d’une caractéristique « primitive » de l’intelligence, repérage vaguement empruntée à un personnage de roman (lequel ? je ne suis plus sûr).
Tout cela me semblait plutôt amical, sachant qu’avant de visiter son blog, j’avais eu quelques occasions d’apprécier ce singe là. Mais c’était sans compter sur la célérité de Cyrille. Car voilà que sont déjà repérés de supposés raccourcis au sein de mon tout premier (micro) commentaire.
Donc : Cyrille, auriez-vous l’amabilité de les préciser s’il-vous plaît ? Où peut-être de m’éclairer à propos de ce qui, selon vous, fait raccourci ? Et où ? Formule dites-vous ? La caractéristique injonctive est-elle intrinsèque à une définition du terme formule selon vous ?
Et puis : les machines ne sont pas entêtées Cyrille, car leur intelligence est dite,à juste titre, artificielle, elles n’ont pas de volonté en propre souvenez-vous… elles ne peuvent rien souhaiter par exemple. Mais qu’en est-il pour vous des « machines désirantes » dont nous ont parlé Deleuze et Guattari ?
Enfin : ce « Ceci est la fin » sonnait déjà plus en lui-même comme un possible « Ceci n’est pas la fin » qu’il deviendra, qu’il travaille à devenir en étant ce qu’il est, un véritable travail, comme le « Ceci n’est pas une pipe » a dû être avant tout un « Ceci est une pipe » avant de travailler à devenir une peinture qui ouvre, à partir des vestiges de l’objet, tous les possibles de l’image en peinture donc.
D’ailleurs j’espère avoir l’opportunité de revenir sur le texte de Jean à propos de l’assertion « deviens ce que tu es » dans les prochaines semaines. D’ici là, je méditerai encore ces deux citations que je crois appropriées ici pour bien des raisons et aussi à propos de ce blog en général :
« Quel est le prisonnier qui consentirait à mourir sans avoir fait le tour de sa prison ? » M. Yourcenar dans son livre évoqué précédemment.
« Si je recevais la toute-puissance, avec des millions d'années pour expérimenter, je ne penserais pas à me vanter de l'Homme comme résultat de mes efforts. » Bertrand Russel dans Science et religion.
Je ne pensais pas vous agacer, monsieur Jérôme. Les machines désirantes des Deleuze et Cie, je n'en ai rien à faire. La schizophrénie fait mal, pique la perception chez certains. Ces gens là le savaient, les salauds. A propos des machines, il faudrait juste, il aurait juste fallu que vous vous amusiez à définir l'intelligence, nous aurions pû ainsi en discuter. J'ai pris cet exemple, peut-être un erreur, mais j'en ai plein dans mon sac. Je ne m'en porte pas plus mal. Je dirai même que je fais avec, dans mon autodidacte naïveté. Quant à mon premier commentaire, dans lequel mes actes trouvent leur volonté dans une ruine macabre, je voulais juste rebondir, faire rebondir le désespoir de Jean en le partageant, en deux parts égales, comme une pomme, tu prends un bout je prends l'autre, et le poids de la pomme disparaît ? Rien de plus. Un façon, peut-être maldroite, de dire que je partage son désarroi, mais que je sais ce qu'il y a au-delà. elles n’ont pas de volonté en propre souvenez-vous … Voilà ce que dites quand vous parlez de mes machines. Le souvenir que j'en ai ... Je vous en aurais parlé, nous en aurions parlé si vous aviez été agréable, malheureusement ce ne fut pas le cas. La matière internet se satisafait trop souvent du tâcle par derière. J'en suis navré ...
Merci les gars pour cet anthousiasme. Jérôme, la citation de Saint john perse se trouve à la fin de son allocution au banquet Nobel. L'idée générale du texte n'est pas lumineuse mais il y a quelque fulgurence, telle celle-ci, qui donnent -et pour beaucoup- à penser. This is the end, c'est une bonne porte d'entrée à l'obstination. Tout à perdre rien à gagner, telle pourrait être l'idée de ma ritournelle. L'entêtement, c'est à coup sûr une histoire de ritournelle.
Merci
L'entêtement n'est pas le mythe de Sisyphe, c'est à dire la répétition du même. S'il n'est donc pas évolutionniste, il n'est pas non plus un motif programmatique.
A la lettre l'entêtement c'est Clio, c'est Différence et répétition. Alors je ne sais pas s'il est quelque chose de l'intelligence, mais à coup sûr, il est quelque chose de la vie. Il est la vie même, c'est à dire, la vitalité, l'insistance sous l'existence.
En ce sens, je comprends mieux ce que disait Jérôme.
D'ailleurs, un billet de Jean définissant l'intelligence serait le bienvenu, et éclairerait ma grotte poussiéreuse.