On assiste, à l’occasion de la sortie de son livre, à un engouement médiatique extraordinaire pour Rocco Siffredi.
Soit, pourquoi pas ; le parisianisme médiatique exhibe régulièrement ses idoles médiatiques jetables, kleenex ou sopalin ; directement consommables dans les toilettes pour les plus fébriles.
Celle-ci l’a sans doute été jusqu’à l’excès pour un certain nombre innombrable ; innombrable parce que sentimentalement culpabilisé par son plaisir solitaire.
Mais aujourd’hui chacun comme chacune peut revendiquer en direct à la télévision son bagou immodéré pour la star à gros calibre. Et personne ne s’en prive y versant même jusqu’à l’excès de hurlement, d’attouchement et d’hystérie bisexuelle.
Et il faut dire que l’homme n’est pas sans charme sous ses accents spinozistes : faire l’amour comme l’expression d’un degré de puissance, sentir la pleine présence à soi dans l’acte d’amour.
Or une telle accentuation particulièrement évidente devrait générer un sentiment de respect -le même que celui porté à qui s’y entend dans son exercice et s’y construit dans ce qu’il construit- plutôt que ces manifestations d’idolâtrie hystériques particulièrement troublantes, d’autant qu’aucune femme ex-porno star jamais ne la générera.
Celle-ci se verra systématiquement présentée soit comme victime d’une industrie du sexe, soit comme un phénomène de foire qui "aime ça". Systématiquement ses apparitions télévisuelles seront présentées comme la troisième partie alléchante d’une émission de seconde zone, frivolement affublée d’une interdiction au moins de 16 ans toujours décevante. Certes la ritournelle n’est pas neuve. Il n’y a pas, dans le porno comme ailleurs, d’égalité du féminin et du masculin.
Mais le troublant du phénomène, c’est que cette inégalité est acclamée, revendiquée à force d’hystérie à chaque apparition du "mâle".